L’apprentissage comme créativité – pourquoi mon travail dépasse l’enseignement de l’anglais
- sjhanks6
- 30 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 sept.

J’ai toujours pensé que l’apprentissage d’une langue seconde est en soi un acte créatif. Le simple fait d’utiliser de nouveaux mots, de découvrir d’autres croyances culturelles, ou d’entrer dans une nouvelle manière de penser nous amène à créer quelque chose de différent — comme si l’on montait sur scène pour devenir « une autre version » de soi-même.
Pour moi, enseigner l’anglais n’a jamais été uniquement une question de règles de grammaire ou de préparation aux examens. C’est surtout ouvrir une porte — et parfois, aider à enlever les verrous de la peur, de la frustration ou des échecs passés qui empêchent tant de personnes d’oser avancer.
Avec le temps, j’ai compris à quel point l’apprentissage d’une langue est souvent une expérience intime. Beaucoup de personnes portent avec elles des blessures liées aux cours de langues : être traité de « nul » à l’école, ne pas comprendre la « méthode » imposée par un professeur, ou encore vivre avec une difficulté comme la dyslexie. Ces expériences marquent, et finissent par convaincre certains que « l’anglais n’est pas pour eux ».
Ma conviction profonde — et le cœur de tous mes cours avec Formanta — est que l’apprentissage d’une langue n’est pas réservé aux “talentueux”. Avec les bons outils, le bon accompagnement et une approche adaptée, chacun peut progresser.
De la remise à niveau aux voyages créatifs
Cette conviction est au centre de mes programmes. Dans ma Remise à Niveau, par exemple, j’ai créé une grande frise chronologique interactive — une sorte de « machine à remonter le temps » en anglais. Les apprenants traversent les époques pas à pas, s’immergent dans l’histoire et se placent eux-mêmes dans la langue plutôt que de la regarder de l’extérieur. Résultat : une salle de classe vivante, créative, sans stress, où les progrès se font naturellement et avec plaisir.
Mais c’est avec mes ateliers Let’s Talk que cette philosophie prend toute sa dimension. Chaque stage est construit autour d’un thème créatif : Halloween, la Vie sur les Îles, Autour du Monde… L’objectif n’est pas de « faire un cours d’anglais » au sens classique, mais de plonger les enfants dans un univers où l’anglais devient la langue naturelle du jeu, de l’imagination et des découvertes.

Pourquoi cela fonctionne ? Parce que l’art et la créativité libèrent. Un enfant qui fabrique un masque de carnaval ou qui joue une petite scène en anglais n’a pas l’impression d’« apprendre » — il s’amuse. Le stress disparaît, la confiance s’installe, et les mots viennent tout seuls. Je vois régulièrement des enfants arriver bloqués, anxieux, persuadés qu’ils « ne peuvent pas faire de l’anglais »… et repartir plus légers, souriants, et surtout prêts à oser. Lorsqu’ils reviennent à un deuxième atelier, l’anglais réapparaît presque naturellement, preuve que la barrière est tombée.
Ouvrir les portes vers nos voisins anglophones
La prochaine étape de ce voyage pédagogique, c’est la connexion. Mon prochain stage Let’s Talk – Island Life mettra à l’honneur la Martinique et nos voisins anglophones : la Dominique, Sainte-Lucie et Trinidad. Ces îles sont si proches et pourtant souvent méconnues des enfants.
À travers des histoires, de la musique, des traditions de carnaval et même un peu de cuisine, nous irons à la rencontre de ces cultures voisines. Mais je souhaite aller plus loin encore : je prends actuellement contact avec des écoles et des associations culturelles dans ces îles afin de mettre en place des échanges entre enfants — des correspondants modernes, si l’on peut dire 😉. Cela pourrait prendre la forme de lettres, de dessins, de petites vidéos partagées… L’idée est simple : que les enfants martiniquais s’expriment en anglais pour se présenter, raconter leur quotidien, et reçoivent une réponse de leurs camarades de la région.
Ce n’est pas seulement du vocabulaire : c’est une expérience réelle de communication. C’est donner du sens à l’anglais en le mettant au service de l’amitié, de la curiosité et du lien caribéen.
Et après ?
Tout cela me confirme une chose : la créativité ouvre la porte à la langue, et la communication lui donne un avenir. L’art, le jeu et la mise en scène permettent à l’apprenant de relâcher la pression. L’échange avec d’autres — surtout avec des pairs dans un contexte réel — donne un but, une motivation qui dépasse la salle de classe.
Ma mission est claire : continuer à développer des méthodes où l’anglais devient non seulement efficace, mais aussi joyeux, humain, et profondément ancré dans notre réalité régionale. C’est dans ce sens que je prépare également un nouveau projet : le Yoga du Rire, pensé comme un outil d’accompagnement pour ceux qui ont toujours cru que « l’anglais n’était pas pour eux ». Encore une étape dans ce chemin qui vise à transformer l’apprentissage en une aventure créative, apaisante et même, parfois, libératrice.



Commentaires